Population totale au 1er janvier 2021 : 3259 habitants

Quissac est né près d’un cours d’eau en l’occurrence "le Vidourle", fil conducteur de l’histoire. Dans la préhistoire, les chasseurs Troglodytes ont  abandonné les portes du massif de Coutach pour s’établir dans la plaine sur les bords du Vidourle, vivant de cueillettes, de pêche et d’élevage. Il s’agissait des Ligures qui bien plus tard allaient subir la loi des Volques-Arécomiques venus du nord. Plus tard, les Romains entreprennent la conquête et la Colonisation du Languedoc. La plus ancienne forme du nom de QUISSAC est QUINTIACUM, formé par les mots QUINTIUS plus ACUM qui signifient domaine de QUINTIUS.

Deux routes importantes se croisent à Quissac : la route des Ruthènes de Nîmes au Larzac croise celle de Montpellier à Ales qui franchissait le Vidourle par un gué. Le pont de Quissac, d’origine inconnue, est réputé très ancien. Il figure en effet sur les états de patrimoine de la ville qui permettent de témoigner de son existence dès le moyen âge. Détruit plusieurs fois, il a été reconstruit puis élargi en 1780. Les parapets d’origine en pierre ont disparu dans l’inondation de 1933 et sont depuis en métal.

Une légende raconte que les Rois d’Aragon, de Castille et René d’Anjou s’étaient rencontrés à Quissac au sujet de l’annexion du Royaume de Naples. Cette rencontre avait eu lieu dans l’ancienne Auberge fortifiée située tout à côté du pont, sur le tracé de l’ancienne route des Ruthènes. Cette Auberge qui a pris le nom de "l’Hôtel des 3 Rois", a été rachetée et rasée par la Commune en 1974 pour devenir la place et le parking qui portent aujourd’hui ce nom.

Comment ne pas s’éprendre d’intérêt, puis de passion pour ce fleuve que les auteurs dépeignent comme : Prodigieux, extravagant, fantasque, vif, pétulant, singulier, frondeur, turbulent, fougueux, outrancier….. Oui, le Vidourle résume bien tous ces mots à la fois. Indissociable de la vie de la cité, des origines à nos jours, Vidourle est à la fois bienfaiteur, généreux, il actionne les innombrables moulins et tanneries, il enrichit les terres par ses alluvions et son eau. D’un autre côté personnage fantastique et coléreux, il emportait tout sur son passage lors des célèbres débordements appelés VIDOURLADES. Malgré ces frasques, les Quissacois ont toujours su le maîtriser et tirer profit de son flot nourricier.

Lorsque leur temple fut détruit sur ordre du Roi peu avant la Révocation de l’Edit de Nantes, plus de 800 Quissacois se retrouvèrent sans lieu de culte et n’avaient que le Désert pour pratiquer leur religion. Cette situation dura plus d’un siècle et demi. Ce n’est qu’en 1833 qu’ils purent enfin se recueillir dans un lieu de culte digne de ce nom. Ce temple que nous pouvons admirer de nos jours est l’un des plus beaux qui furent reconstruits au XIXème siècle. Selon les principes des temples Egyptiens qui faisaient face au Nil, le fleuve nourricier, les constructeurs du temple de Quissac ont voulu qu’il soit bâti face au Vidourle.

Temple Quissac

La première trace de la chrétienté à Quissac, se situe au IXème siècle lorsque les moines bénédictins de Gellone avaient créé un sanctuaire en bordure de la route des Ruthènes. L’église actuelle, patronnée par Saint Faustin et Saint Jovite, a subit de nombreuses transformations et modifications dues aux nombreux saccages dont elle fut le théâtre pendant les guerres de religion. A l’avènement du protestantisme la population locale adhéra en masse aux nouvelles doctrines. C’est le début d’un schisme entre Quissacois qui dura près de 4 siècles. L’apogée de ces querelles incessantes et fratricides fut "la Révolte des Camisards" à l’aube du XVIIIeme siècle.

La ligne de chemin de fer a été construite à la fin du XIXème siècle pour relier Millau à la Méditerranée et faciliter l’écoulement des produits locaux, notamment les Tanneries,  Mégisseries,  Ganteries, filatures de soie, bonneteries, commerces de laine, ainsi que les produits agricoles, dont le vin.Avec sa construction coïncide le développement phénoménal de la viticulture, en passe de devenir le pôle économique de Quissac. Dans la première moitié du XXème l’élargissement du bourg vers le nord et la création de nombreuses entreprises et commerces dans le périmètre de la gare. siècle, il régnait à la gare une intense activité tant au niveau des voyageurs que pour les marchandises.

La population quissacoise a toujours été à l’avant garde des principes révolutionnaires et fut une ardente défenderesse de la république. Lors des émeutes de 1792, elle participa activement à la défense du patrimoine local. Tous les hommes prirent les armes pour soutenir la garde nationale et préserver ainsi du saccage des châteaux du Cros, de Sabatier et de Florian. Bien plus tard, en 1851, lors du coup d’état de Napoléon III, les habitants de Quissac reprirent les armes et la ville fut pendant plusieurs jours en état de siège après que les émeutiers eurent pris en otages les forces de gendarmerie. A noter que le Maire et le premier adjoint se trouvaient à la tête des révoltés.